Testimonianza di Tilly, Algeri
Mi chiamo Tilly.
Sono algerina, cattolica e vengo da Algeri. Sono stata dirigente di una grande azienda, e prima sono stata professoressa in scuole per professioni mediche.
Ringrazio chi mi ha invitata a dare qui una testimonianza sulla mia esperienza con i Beati Martiri, la cui beatificazione è stata celebrata ad Algeri l’8 dicembre 2018.
Dal 1990 al 2000 l’Algeria ha conosciuto un terribile momento nel corso del quale sono morte circa 200.000 persone.
La Chiesa di Algeria ha sofferto anche a causa della morte di 19 dei suoi membri: un vescovo, 7 monaci cistercensi, 4 Padri Bianchi e 7 religiose e religiosi.
Chi sono questi 19 martiri? Svolgevano tutti la loro missione, ognuno nell’ambito della propria vocazione. Erano molto vicini alla popolazione che li rispettava e li amava. Di fatto, correvano gli stessi rischi che correva tutta la popolazione.
Nessuno intorno a loro voleva che partissero, né desiderava la loro morte.
In questa situazione difficile i monaci di Tibhirine si sono posti la domanda se dovessero restare o partire. Va detto che il monastero si trovava in una zona montuosa e isolata. Alla fine decisero di rimanere, fedeli alla loro vocazione, fedeli anche alla popolazione cui erano legati da relazioni fraterne.
Questa fedeltà mi ha molto interpellato.
Era una fedeltà che andava ben oltre l’umano. La sua sorgente era nella forza di Dio creatore e in Gesù Cristo che, per primo, ha donato la sua vita a tutta l'Umanità.
Ho avuto personalmente il privilegio di conoscere uno dei Padri Bianchi e uno dei monaci.
In quel momento di violenza e di sangue, l’impegno di questi uomini e donne della Chiesa ha segnato profondamente la mia coscienza e la mia vita.
Ho anche preso più intensamente consapevolezza della grandezza del «vivere insieme» nella Grazia di Colui che ha dato tutto per l’Umanità.
D’ora in poi, qualunque cosa accada sul mio cammino, il Signore è presente in me e, ogni giorno, mi dà la forza di vivere del suo Amore.
Questa forza mi spinge a coinvolgermi sempre di più per contribuire a costruire un Mondo di Solidarietà, di Giustizia e Pace, nel rispetto e nel dialogo con tutti gli uomini, al di là della loro origine e della loro religione.
Vi ringrazio.
Temoignage de Tilly, Alger
Je m’appelle Tilly.
Je suis Algérienne, catholique, et je viens d’Alger.
Je suis ancien cadre supérieur d’une grande Entreprise, et auparavant Professeur des écoles paramédicales.
J’adresse mes remerciements aux personnes qui ont fait appel à moi pour vous donner ici un témoignage personnel de mon vécu, notamment avec nos Bienheureux Martyrs dont la béatification a été célébrée en Algérie le 8 Décembre 2018.
Votre pays, l’Italie, est étroitement lié à l’Algérie depuis les temps anciens. D’une part, les traces de la civilisation romaine sont encore nombreuses et visibles à ce jour et d’autre part les Saints berbères d’Afrique du Nord tel St Augustin ont laissé leur empreinte dans l’histoire.
De 1990 à l’an 2000 l’Algérie a connu une période terrible qui a causé la mort de 200 000 personnes.
L’Eglise d’Algérie a souffert également en raison de l’assassinat de 19 de ses membres : Un évêque – 7 moines cisterciens – 4 pères Blancs et 7 religieuses et religieux.
Qui sont ces 19 martyrs ? Tous exerçaient leur mission, chacun dans le cadre de sa vocation. Ils étaient très proches de la population qui les respectait et les aimait. Les risques auxquels ils étaient soumis étaient, à priori, les mêmes que ceux concernant la population.
Personne autour d’eux ne souhaitait ni leur départ ni leur mort.
C’est ainsi que les moines de Tibhirine se posaient la question de rester ou de partir. Il faut noter que le monastère se trouvait dans une zone montagneuse et isolée. Ils décidèrent finalement de rester, fidèles à leur vocation, fidèles également à la population avec qui ils étaient liés par des relations fraternelles.
Cette fidélité m’a particulièrement interpellée.
Elle était au-delà de l’humain. Elle prenait sa source dans la force de Dieu créateur et en Jésus-Christ, qui le premier a donné sa vie à toute l’Humanité.
J'ai eu personnellement le privilège de connaître un des pères Blancs et un des moines.
De cette période de feu et de sang, l’engagement de ces hommes et de ces femmes d’Eglise, ont marqué ma conscience et ma vie.
J’ai aussi pris conscience plus intensément de la mesure du « vivre ensemble » par la Grâce de Celui qui a tout donné pour l’Humanité.
Désormais, quoi qu’il arrive sur mon chemin, le Seigneur est présent en moi et me donne chaque jour la force de vivre de son Amour.
Cette force m’engage à m’impliquer d'avantage pour contribuer à bâtir un Monde de Solidarité, de Justice et de Paix, dans le respect et le dialogue avec tous les humains, au-delà de leur origine et de leur religion.
Je vous remercie.